lundi 31 mars 2008

Plaisir de pelouse

FMG © 2008

Inévitablement, le printemps finit par arriver. Nous ne sommes que fin mars, et avril nous réserve certainement encore quelques jours mornes. Sans compter ce qui suivra…

Mais ne boudons pas notre plaisir. Aujourd’hui, première raison de se réjouir : c’est une journée non professionnelle, entièrement réservée aux loisirs. Ça fait du bien parfois !

Deuxième plaisir : c’est une journée de soleil. Par les temps qui courent, c’est devenu une denrée rare. Dès qu’il est là, l’ami, l’air se réchauffe. Les corps et les cœurs aussi.

Troisième plaisir : j’en ai profité pour faire la première tonte de l’année. Question de faire revivre cette pelouse. Et d’écraser au passage les quelques taupinières qui traînent encore ci et là. Mais ont-elles vraiment existé ? Cette première tonte n’a d’autre objectif que de réamorcer le mouvement tout en nettoyant les principales traces de l’automne et de l’hiver. Pas encore de gazon anglais. On aurait beau l’espérer d’ailleurs, on n’y arrivera jamais. Et je ne l’espère pas.

Quatrième plaisir : profiter de la tonte pour laisser vagabonder sa pensée. S’extraire des soucis quotidiens, tant professionnels que personnels. Regarder l’herbe devant soi, et ne plus trop élucubrer. Penser seulement à avancer. À faire place nette. Se retourner parfois pour vérifier que tout fonctionne. C’est le cas. Petits plaisirs, grand bonheur !

Cinquième plaisir : s’arrêter. Fier du travail bien fait. Même si ce travail n’a qu’une importance fort relative. Il ne bouleversera en tout cas pas le monde. Qui en aurait bien besoin cependant. Mais autant prendre les joies qui se présentent. Après être resté trop souvent enfermé durant l’hiver, je suis sorti aujourd’hui. J’ai humé l’odeur de la terre. J’ai senti l’air pur pénétrer mes poumons. J’ai caressé l’herbe tondue. C’était bon.

Sixième plaisir : pouvoir en parler ici. Ce blog n’est pas le plus lu de tous les blogs, loin s’en faut. Mais il a ses visiteurs fidèles… merci à eux. Et quelques visiteurs inconnus… merci à eux aussi. En temps normal, cette première tonte serait restée dans la banalité d’une vie quelconque. Voilà qu’elle est devenue un moment de plaisir universel ! C’est trop rêver ? Oui, sans doute. Mais ça fait du bien.

dimanche 30 mars 2008

Lignes de rêve

La simplicité même. Deux lignes. Un peu de grisé. Le reste n’est qu’affaire d’imagination.

Ce peut être le pli d’un bras. Le bras d’un enfant, nu. Il plie le bras et le serre contre lui. Il plie son bras pour saisir un objet et découvrir le monde. Il plie son bras pour caresser sa maman. Il plie son bras pour se reposer et goûter pleinement la vie qui lui a été donnée.

Ce peut être des cailloux, posés l’un sur l’autre. De beaux galets élimés par la lente force de l’eau. Ils sont doux au toucher. Ils sont blancs de pureté. Quelqu’un en a fait un petit monticule, tel une pyramide. Sans aucun autre sens que de cumuler des cailloux et de croire un instant que la vérité de la pierre permet de toucher à sa propre vérité.

Ce peut être l’intimité d’une femme. Là où les caresses douces peuvent faire naître merveilles et enchantements. Là où la vie commence, toujours inévitablement. Là où l’amour devient le souffle du plaisir et la force de l’homme. Là où tout n’est que bonheur quand il s’offre dans le respect mutuel.

Ce peut être la rencontre de deux routes. Ouvertes vers le hasard des découvertes. Tracées pour rejoindre les hommes, pour construire les rêves, pour atteindre l’autre. Combien de routes se croisent-elles dans le monde rien que pour rompre la solitude et créer la communion ?

Ce peut être… Ce peut être tout simplement l’occasion de rêver, d’imaginer, de se ressourcer, de croire que tout est possible. Pouvoir s’échapper de la grisaille qui nous entoure. Pouvoir se donner l’espace de deux lignes courbes pour refaire un univers comme on le souhaiterait.

Ce peut être…

lundi 24 mars 2008

Partir au printemps

Cath © 2007

Plusieurs événements ces derniers temps ont remis en lumière la question de l’euthanasie. Ou de la mort dans la dignité. Quand de dignité, il n’y en a plus beaucoup.

Il ne m’appartient pas d’émettre le moindre jugement péremptoire sur les décisions individuelles. Si la question en soi concerne toute l’humanité, en tant que société devant protéger la vie de chacun, la réponse concrète qu’on peut apporter à une situation spécifique ne peut qu’être individuelle. Que certaines sociétés, comme la Belgique, aient choisi de légiférer pour organiser un cadre dans lequel l’acte de départ volontaire assisté devient possible, c’est sans doute une évolution inéluctable qui prend en compte le cheminement individuel d’êtres en souffrance.

À vrai dire, je ne sais pas quelle réponse j’apporterais. Je supporte difficilement la douleur. Mais je ne suis pas convaincu que ma vie m’appartient. Ce n’est pas moi qui me la suis donnée. Je ne l’ai pas prise. Elle m’a été offerte. C’est un cadeau extraordinaire. Est-ce à moi de le refuser quand le jouet sera usé ? Je n’en sais rien.

À 24 ans, mon frère Étienne s’est retrouvé quadraplégique à cause d’un conducteur inconscient. Étienne a dès lors passé plus de la moitié de sa vie assis dans une chaise, sans grande autonomie. Pas même celle de partir. Un jour, il m’a dit « Et dire que je ne peux même pas me suicider… ». Le voulait-il ? Sans doute, à certains moments. Je suppose qu’à d’autres moments, il appréciait la vie… Sa vie, même si elle était réduite.

Finalement, je rejoins en partie le sens des propos de Mgr Godfried Danneels, primat de Belgique : la médiatisation d’une euthanasie n’est sans doute pas utile. Je ne vois pas trop l’intérêt de mettre en avant le choix d’une personne de partir au moment où et de la manière dont elle l’a choisi. Je crois au droit d’une personne de faire ce choix. Et je crois qu’il est bien que la société organise un cadre qui permette de le faire dans la dignité. Je ne suis pas convaincu pour autant qu’il faille mettre en avant un départ, de qui que ce soit, au risque de présenter ce départ volontaire comme le véritable courage. Ce n’est d’ailleurs sans doute pas une question de courage. Juste un choix entre deux directions de toute façon insupportables. À vivre dans l’intimité.

jeudi 20 mars 2008

Être dans la lune

FMG © 2008

Il y a des jours – à moins que ce ne soient des nuits ! – où j’aimerais vraiment y être, dans la lune. Ne plus penser à rien des problèmes de cette terre. Rêver uniquement à la lumière, celle qui se réfléchit sans réfléchir. Être dans la lune.

La vie a beau être toujours quelque part, elle n’est pas facile. Il faut assumer. Être à la hauteur. Assumer la vie familiale, pleine de joies bien sûr. Mais pleine de stress aussi. Les enfants qui se traînent au lieu de se bouger. Ceux qui se bougent au lieu de se concentrer. Assumer qu’ils ne sont pas des copies conformes, mais des êtres originaux, libres, beaux et grands !

Assumer la vie professionnelle, pleine de découvertes bien sûr. Mais si tendue parfois. Les quêtes de pouvoir sont parfois si hasardeuses, si étonnantes. Là où ne devraient être que des éloges, il arrive de ne trouver que jalousies, intrigues et autres couperets. Et combien d’initiatives sont-elles étouffées sous prétexte de sacro-sainte rentabilité ?

Assumer la vie naturelle, pleine de beauté bien sûr. Mais si remplie de froidure, de pluie, de ténèbres, de dureté. Avec une Terre qui se dégrade. Qui montre plus souvent qu’à son tour que c’est elle qui au bout du compte décide de notre destin. Du destin de l’humanité. Parfois du destin d’une personne. A-t-on un quelconque pouvoir pour vaincre l’évolution lorsqu’elle devient cahotique ?

Assumer la vie tout court. S’assumer soi-même. Dans ses choix, ses hésitations, ses contraintes, ses doutes. Et ses rêves. Être dans la lune, sans vraiment pouvoir y être. Et qu’est-ce qu’on y ferait d’ailleurs ? Il n’y a rien sur la lune. C’est peut-être ça qui fait son charme. Mais pour combien de temps ? Quand on a l’habitude d’être actif, a-t-on une idée de la durée durant laquelle on pourrait rester à ne rien faire ? Juste à rêver. Juste être dans la lune.

Il ne me faudrait sans doute pas beaucoup de temps. Juste un moment. Pour être dans la lune. Finalement, j’y suis peut-être plus souvent que je ne me l’imagine.

mardi 18 mars 2008

La vie quelque part

FMG © 2008

D’aucuns parlent ici de pluie ou de pelouse dévastée par les taupes. Mais tout cela est-il bien réel ? Ne sont-ce pas seulement des mots pour combler le vide, pour faire passer le temps ? Qui pourrait le dire ? Une vérité ne l’est jamais qu’au moment où on l’énonce.

La vie est ainsi faite qu’après la pluie vient le beau temps. Même les taupes, paraît-il, contribuent à l’équilibre harmonieux d’un espace de verdure. Mais tout cela n’est-il pas, comme toute chose, relatif ? N’est-ce pas simplement une question de point de vue, d’angle d’éclairage ? La réalité est-elle réellement perceptible ? Est-elle même seulement réelle ? Et si la réalité n’est pas réelle, qu’est-ce qui le serait ?

Vaines questions sans doute. Elles ne mènent nulle part. Où pourraient-elles mener d’ailleurs ? Si la réalité n’est pas réelle, y aurait-il quelque part un lieu où aller ?

Il y a toujours la vie quelque part. Cela fait presque quarante ans que je le dis, que je l’écris. Comme une obsession. Un postulat qui devrait être à tout prix, sous peine de ne pas être. Il y a toujours la vie quelque part. Même quand elle disparaît. Même quand elle n’est plus. Elle est là, ailleurs, quelque part. La vie.

La question de son sens ne se pose pas vraiment. Le sens de la vie n’est pas plus réel que la réalité. Ce qui importe, c’est qu’elle est toujours là quelque part. Et si elle aussi venait à disparaître totalement, il n’y aurait personne pour s’en apercevoir.

La vie est une lumière qui éclaire son chemin. Elle avance au rythme de ses pas, accélère parfois, ralentit à d’autres moments. Mais elle continue, inlassablement, à être là, quelque part, vivante.

Il y a toujours la vie quelque part.

lundi 17 mars 2008

La pluie

Il pleut. Il n’arrête pas de pleuvoir. La pluie tombe. Sans rémission. Sans pitié. Il pleut.

Et c’est heureux. Quelle merveille, la pluie. Si l’herbe est si verte par ici, c’est parce qu’il pleut. En moyenne, un jour sur deux. L’or bleu fait la richesse de nos pays. Il y pleut juste ce qu’il faut. Que ferait-on sans cette eau inespérée ?

Beaucoup de guerres tournent encore autour de l’or noir en ce début de 21e siècle, du moins officiellement. Mais les véritables batailles ne seront-elles pas – si elles ne le sont déjà – celles de l’eau ? L’accès à l’eau constitue non seulement souvent un enjeu stratégique local et régional mais aussi mondial.

Ici, il pleut. Presque chaque jour. Un peu plus certains jours, comme pour le moment. À force de voir toute cette eau tomber, on finit parfois par se sentir morose. Car la pluie, ça mouille. Et quand on est mouillé, on n’a pas trop envie de se sentir bien. Mais si la pluie mouille, l’eau finit toujours par sécher. Du moins chez nous. Car un jour sur deux, il ne pleut pas.

La pluie offre des plaisirs magiques : regarder la pluie à travers une vitre, écouter les sons de la pluie qui créent des concertos surprenants, humer l’odeur de la terre après la pluie, surtout en été, sentir la pluie rafraîchir notre peau un soir d’orage et goûter la fraîcheur d’un verre d’eau, à tout moment.

Certains, quand il pleut, auraient tendance à rester chez eux. À lézarder. À goûter les plaisirs d’une grasse matinée ou d’une sieste câline. Ils ont bien raison. Ce n’est pas trop mon cas, mais j’ai tort !

Et puis, après la pluie, vient le beau temps !

vendredi 14 mars 2008

Mon top ennemi

Qui ferait du mal à cet adorable animal ? Moi !

Je sais bien que sur le site de Peta (People for the Ethical Treatment of Animals), on voit des choses horribles. Comment des êtres humains peuvent-ils se conduire ainsi ? Comment peut-on arracher la peau d’un animal encore vivant ? Comment esquinter un animal simplement pour pouvoir en faire un manteau de fourrure ? Il y a vraiment de quoi être dégoûté.

J’avoue pourtant que je ne suis pas passionné par les animaux. Je les respecte comme tout être vivant, tant qu’on vit en bonne entente. C’est même avec une certaine émotion que je regarde dans le jardin quelques chevreuils, quelques écureuils, quelques poules faisanes et autres animaux en toute liberté.

Mais la taupe, ça, non ! Qui pourrait accepter de voir son jardin ravagé par les galeries et autres taupinières ? Il n’y a pas chez moi de belle pelouse bien plate tel un gazon anglais. C’est plutôt une prairie sauvage qui simplement bénéficie durant la saison de tontes hebdomadaires. Bref, pas de quoi pavoiser. Mais est-ce une raison pour venir y creuser d’horribles tunnels qui risquent de provoquer des pieds tordus ? Y a-t-il la moindre excuse à venir faire ces petits monts de terre qui dénaturent le vert herbeux ?

Bref, la taupe, il faut la chasser. J’ai essayé des méthodes douces, style ultrasons. C’est de la foutaise. La seule chose qui fonctionne, c’est un piège à taupe. C’est cruel, j’en conviens. Mais c’est la seule solution. Pas évidente d’ailleurs. Quand on rate son coup, il paraît que la taupe mémorise la méchante tactique qui a essayé de l’avoir… et qu’on ne l’y prend pas une seconde fois. C’est bien ça qui est catastrophique. Ces foutues taupes ne se laissent pas avoir et continuent à me narguer ouvertement.

Que Peta se rassure : je n’ai aucune envie d’attraper les quelques 900 taupes nécessaires pour faire un manteau de fourrure ! Je veux simplement supprimer celle(s) qui ravage(nt) mon jardin. Sans état d’âme. Suis-je réellement un monstre ?

jeudi 13 mars 2008

Belge side story


(Mettez le lecteur audio sur Pause avant de lire la vidéo.)

À l’heure où il est plus que légitime de se demander si la Belgique disposera d’un gouvernement à partir du 20 mars, à l’heure où la Flandre se fait tancer par une commission des Nations Unies du fait d’une politique d’accès à l’habitat qui serait fondée sur une discrimination linguistique, à l’heure où même les entrepreneurs flamands n’ont aucune confiance dans la capacité des politiciens belges à maintenir le cap économique et social, à l’heure où même un concert de Joe Jackson devient le lieu où s’exprime la bêtise communautaire, bref à l’heure où on se demande bien comment la Belgique pourrait continuer à exister… il reste des gens assez décalés (en l'occurrence des comédiens de l'émission "Action discrète") pour mettre un peu d’humour dans cette absurde impasse.

Est-il illusoire de croire que c’est par ce sens de l’autodérision que la Belgique s’en sortira ? Ce serait sans doute naïf de le croire. Et pourtant, j’en ai bien envie.

Est-il bien sérieux de croire qu’on peut dresser des frontières – quelles qu’elles soient – entre les êtres humains et de penser que, selon qu’on se trouve d’un côté ou l’autre de la frontière, on soit plus ou moins fréquentable ? Est-il crédible d’attribuer au fait qu’on naisse dans telle ou telle famille, appartenant à telle ou telle communauté, à telle ou telle religion, à telle ou telle ethnie, à telle ou telle philosophie… une valeur telle que la personne elle-même aurait une valeur différente selon sa naissance ? Y a-t-il quelqu’un sur terre qui pourrait réellement se regarder dans un miroir et déclarer – en toute lucidité – être le meilleur face aux 6 683 820 700 autres personnes qui vivent ensemble sur la même planète ce jeudi 13 mars 2008 à 13 h 21 min et 08 s ?

Je sais bien que depuis la nuit des temps, les hommes se font la guerre parce que certains d’entre eux répondent « oui » à ces questions. Personnellement, cela me semble tellement absurde que je préfère en rire… et pour fêter ça, aller manger un bon moules-frites. Ça, au moins, c’est du sérieux , non ?

dimanche 9 mars 2008

Ecogle, une arnaque ? Ou les besoins de valider une information

Il y a quelques temps, j’ai présenté ici le site Ecogle qui ferait de l’informatique écologique. Le principe était simple : présenter le célèbre moteur de recherche sur fond noir, ce qui permettrait d’économiser des milliers de pixels non allumés sur nos écrans… L’idée était belle, et je m’en suis fait le relais avec plaisir !

Était-ce une bonne idée ? Je n’en suis plus si sûr. Ce site Ecogle n’est pas un site officiel de Google, mais ça, je m’en doutais un peu. Il ne fait que prendre le relais du moteur.

Plusieurs utilisateurs ont remarqué que le code source de la page (aisément affichable) renvoyait chaque demande vers le site extremetracking, flairant l’arnaque ! Utiliser Ecogle permettrait de transmettre à cet autre site des tas d’informations personnelles qui pourraient être utilisées pour nous vendre mille et une choses. Il semble qu’en réalité, cet extremetracking n’est qu’un site de statistiques, qui permet d’avoir des informations du genre « nombre de personnes allant sur le site, provenance, mots clés utilisés, etc. ». Bref, ce que n’importe quel site de statistiques fournit de nos jours. Pas de quoi en faire un drame.

Plus intéressant, selon moi, est le problème de savoir si l’information de base justifiant l’utilisation d’Ecogle est exacte : utiliser un fond noir permet-il de faire des économies d’énergie ? Je ne suis pas technicien, et apparemment la question est complexe. Des quelques recherches que j’ai faites – non exhaustives -, il ressort ceci :
  • sur un écran CRT (cathode ray tube : écran à tube cathodique, bref un moniteur classique), un pixel noir non allumé consomme effectivement moins de courant ;
  • sur un LCD (Liquid Crystal Display : écran à cristaux liquides, bref les écrans plats et ceux des portables), on a affaire à un rétroéclairage qui illumine la totalité de l’écran. Pour éteindre un pixel, il faut rendre opaques les cristaux liquides le recouvrant , ce qui est fait en les soumettant à une tension électrique qui les met tous dans le même direction. Il semblerait dès lors que sur un LCD, un pixel noir consomme plus qu'un pixel blanc (même si c'est infime), vu qu'il faut lui appliquer une tension pour l'éteindre.
En tout état de cause, l’information avancée par Ecogle ne paraît pas tout à fait exacte. Je m’y suis laissé prendre, sans trop me poser de questions. C’est cela qu’il faut le plus retenir de cette histoire. Dans notre société de l’information, il est troublant de voir qu’il suffit de lire une information quelque part pour la prendre pour de l’argent comptant, sans trop chercher à la valider d’une manière ou d’une autre. On se laisse tous prendre. Je croyais être à l’abri. Mais non, je suis comme tout le monde !

Finalement, c’est peut-être une bonne chose : cela me permet de parler de l'indispensable site Hoaxbuster qui me semble être un détour obligé lorsqu’on reçoit une information par courriel, surtout quand il est demandé de transmettre cette information à tout son carnet d’adresses. Aller sur ce site permettra très souvent de découvrir qu’il ne s’agit que d’un hoax, d’un canular dont il vaut mieux arrêter la transmission. Et constatons que cet excellent site est sur fond blanc !

samedi 8 mars 2008

Le calme de la vie

FMG © 2008

Les funérailles d’un proche sont souvent des moments bénis. Comme si le souffle de l’être disparu venait emplir les esprits de ceux qui l’ont aimé.

Les retrouvailles de chacun, l’un dans sa force apparente, l’autre dans sa fragilité autorisée, resserrent les liens. Plus besoin de jouer les mondanités vaines. Seule l’authenticité importe à ce moment, chacun pouvant être lui-même et retrouver en l’autre une autre part de vérité.

Les mots qui sont prononcés ce jour-là permettent souvent de découvrir le défunt sous des lumières qu’on ne lui connaissait pas nécessairement. On croyait connaître ses limites, on découvre – grâce au regard des autres – ses horizons d’amour, d’écoute, de reconnaissance. Au plus profond de soi, on se dit qu’on est sans doute passé à côté de certains bonheurs, de moments d’amour qu’on aurait pu mieux partager. On se dit qu’on aurait pu vivre cela autrement, mais aussi que ce qu’on a vécu valait vraiment la peine de l’être. Le disparu reste si présent. Ou le devient.

Il y a ensuite le calme. Le simple plaisir d’être ensemble, de revoir ceux qu’on n’a plus vus depuis longtemps, mais qu’on n’oublie pas. On parle – pour une fois – de choses vraies, de leur sens et de leur vérité. En toute humilité. À ce moment, la complicité de l’amour transcende les vanités. La communion est à portée de mains.

Le temps s’arrête. Pour un moment. La vie se fait calme. Le temps d’un souffle. Un souffle de vie. Une vie de partage.

Adieu.

vendredi 7 mars 2008

Le lit d'animal

FMG © 2008

Il y a des soirs où rien ne va vraiment comme il faut. On se réjouit d’aller quelque part, mais le tringlerie d’un changement de vitesse décide soudainement de manifester et on se retrouve avec une voiture condamnée à n’utiliser que la 3e et la 4e vitesses. Tant que ça roule, ça va. Mais s’il faut s’arrêter ? Heureusement, ça roule. À l’aller comme au retour. Signe du destin : même dans l’adversité, on peut s’en sortir… il suffit presque de croire qu’on peut y arriver, et on y arrive.

Suffit-il d’y croire pour être artiste ? En tout cas, on peut y arriver. Ça ne suffit sans doute pas pour faire prendre la mayonnaise. Sans qu’on sache trop pourquoi. J’ai donc assisté en première partie d’un spectacle de Michel Bühler (qui d’ailleurs n’était pas trop en forme, comme quoi, il y a de ces soirs…), au spectacle Retrouver le sud, de Michel Arbatz. C’est un spectacle qui tourne depuis 2003. Il a eu le temps de le peaufiner. Et c’est vrai que techniquement, c’est assez au point. Entouré de deux bons musiciens, Roch Avet au piano et surtout Guillaume Kervel aux percussions, Michel Arbatz, polyinstrumentiste, ne se contente pas de rester derrière un micro : il bouge, explore l’espace, le libère. Ses chansons proposent des textes denses, aux nombreux jeux de mots et dont il est impossible d’en comprendre le sens profond à la première écoute. Apparemment, Arbatz avoue qu’il n’est pas sûr d’en comprendre tout lui-même…

Bref, c’est un spectacle bien construit, mais qui reste en rade. Est-ce la voix qui n’explore pas toutes les pistes auxquelles les mélodies devraient la conduire ? Est-ce cette trop grande densité de mots ? Est-ce ce mouvement incessant qui finalement ne permet pas de se poser ? Est-ce tout simplement que ce n’était pas mon jour pour goûter pleinement les fleurs posées ci et là ? Allez savoir.

Il ne me reste qu’à vous laisser vous faire votre propre impression. Voici La litanie des mâles. Une belle prouesse sémantique, scénique et technique, mais qui ne remplit pas mon bonheur artistique. Que voulez-vous, il y a des jours comme ça…

samedi 1 mars 2008

Ton dernier rêve

FMG © 2007

Tu es parti, George. Vers ces autres horizons auxquels tu aspirais depuis longtemps. Qu’ils soient comme tu les as rêvés !

Tu as toujours été pour moi quelqu’un de désarçonnant. Nos premiers contacts n’ont pas été faciles. Je n’étais pas celui dont tu avais rêvé. Il y eut des moments de tension. Celle-ci aurait pu gagner la manche. Mais derrière cette barrière que tu semblais dresser, il y avait le respect. C’est lui qui a fini par gagner.

Tu as passé beaucoup de temps à rouspéter, parce que les choses ne se passaient pas comme tu les rêvais. Mais le rôle que tu préférais jouer, c’était celui de clown. Je ne t’ai pas vu souvent prendre cet habit de rêve, mais j’ai bien vu ces quelques fois que tu étais alors celui que tu rêvais d’être.

Mais la vie n’est pas souvent faite de rêves. Tu t’es battu avec la réalité. Sans toujours la comprendre ni te faire comprendre. Tes poumons t’empêchaient de respirer autant que tu l’aurais voulu. Il n’y avait pas que tes poumons. Mais toujours cette barrière que tu construisais, sans doute par peur que la vie soit un autre rêve.

La fin de ton parcours ne fut pas facile. Certainement pas comme tu l’avais rêvée. Pour moi, c’est là que tu fus le plus admirable. Toi qui avais été servi plus souvent qu’à ton tour par celle que tu aimais et qui t’aimait, tu t’es mis – quand il l’a fallu – pleinement à son service. Là non plus, ce ne fut pas facile. Une fois de plus, ce n’était pas comme cela que tu l’avais rêvé. Mais tu l’as fait. Chapeau.

Te voilà maintenant parti. Vers ton dernier rêve. Tout au fond de moi, je prie pour qu’il soit comme tu l’as espéré tout au long de ta vie.